Objets de valeurs

Un paradoxe s’impose 

Comment pouvons-nous à la fois accorder autant de valeur aux objets conservés dans nos musées, autant de temps, d’attention, de connaissances et de soins, alors que nous regardons à peine la tasse dans laquelle nous buvons notre café ou notre thé tous les jours ? 

L’industrialisation, puis la mondialisation et la consommation de masse ont modifié notre rapport aux objets : trop vite produits, trop vite achetés, trop vite jetés. Pourquoi ne pas veiller à mieux choisir nos objets pour échapper au dérèglement global, en s'inspirant de la valeur accordée aux objets des musées? Anciens et précieux, ils font partie d’un cycle de production vertueux, mesuré, en majeure partie local avec, enfin, un impact sur l'environnement très faible, voire nul. 

Prendre conscience que l’on a vraiment besoin d’un objet, qu’il va remplir une fonction identifiée et que nous l’avons choisi avec soin et en toute connaissance, nous permet de l’investir. Savoir que l’on utilise un objet de qualité convoque des notions de sobriété, d’utilité, de simplicité et de rareté : un objet aimé, utile et utilisé, remplace 100 objets mal aimés, mal choisis, mal produits et encombrants. Validée par des valeurs avec lesquelles nous sommes en accord, la valeur de l’objet devient intrinsèque - il peut devenir objet d’affection.